Fils sans nouvelle réponse

Nature, culture, civilisation


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le : 06. 02. 2007 [12:18]
Yann-Ber TILLENON
Yann-Ber TILLENON
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Les "militants bretons" confondent souvent “nature”, “culture”, et “civilisation”, c'est à dire "Ledav",“Bretagne” et “Breizh”, « territoire », “société” et “État”. Je connais par cœur le discours naturaliste des Français bretons provinciaux depuis très longtemps.

Je ne reviendrais pas trop là-dessus. J’en ai suffisamment parlé l’an dernier sur le forum d'"Adsav!". Moins les gens ont de culture active, créative, donc de civilisation “brezhon”, humaine, plus ils sont obligés de se référer à une pseudo nature, passive, bestiale, donc inhumaine de « Bretons » instinctifs à « conserver »!

C’est ce qui fait la différence entre les « étatistes » brezhon de l’Emsav et les « nationalistes » français du mouvement breton, de gauche ou de droite. Ces derniers restent, paradoxalement, des Français, même mauvais, puisqu’ils cherchent à conserver leur province « Bretagne » francisée, (comme son nom l’indique), depuis longtemps déjà.

Partout l’État (civilisation) doit être une tête, un cerveau qui incarne une triade spirituelle (volonté, intuition, intelligence), un idéal (monde des mythes). Il fait évoluer l’humanité (vers le vrai, le bien, le beau) en étant le cerveau, la triade d’un pays physique (nature, mondes des rites) et psychique (culture, monde des symboles). Il le fait évoluer comme le cerveau et la triade d’un individu (microcosmos) dirigent et font évoluer sa personne physique et psychique. Il est le « bien » quand il incarne et reproduit l’ordre, l’ordre cosmique du « grand cerveau de l’univers », (macrocosmos). Il est le « mal » quand il incarne le désordre, le chaos mortel, comme un individu déstructuré va vers la mort.

Tout se reproduit de la même façon, de l’infiniment petit à l’infiniment grand dans la tradition celtique et indo-européenne. C’est le système des « poupées russes ou, en physique, des « FRACTALES ». Mieux vaut pour les Bretons, être Français comme ils le sont avec un ordre, un État français, une civilisation française, que d’être dans le mal, le chaos, puisqu’ils se révèlent incapables de faire évoluer l’Emsav leur ordre propre, leur État, leur civilisation.

Ma vie m’a appris à me fier aux compétences, non plus aux apparences. Elle m’a appris aussi qu’il n’y a que la pratique et le résultat qui compte et non pas les discours. Il y a un vieux militant à "Adsav!" que j’ai connu en 1964 à une messe pour l’abbé Perrot en l’église Notre Dame des champs à Montparnasse. A l’époque, Il apprenait le breton. Aujourd’hui, il ne le connaît toujours pas ... Je l’ai eu récemment au téléphone.

L’Emsav, créateur de “Breizh”, est un capital historique à faire travailler et produire en néo-breton. Avec qui ? De toute certitude, avec ceux qui en ont les aptitudes! Et cela, d’où qu’ils viennent, c’est évident!

l’État bretonnant ne peut être qu’élitiste pour capter les capacités des cadres qui sont aujourd’hui pompées par d’autres États, principalement l’État français. Le reste, c’est de la branlette de Français schizophrènes. Oui, il y a une « nation charnelle » provinciale « bretonne » des artichauts et des choux-fleurs. Je dirai même qu’elle est « sexuelle »…, Puisqu’elle se fait parfaitement intégrée par l’État français jacobin avec lequel elle s’est montrée foncièrement mariable, comme un vieux couple.

La conception physique, biologique, écologique des « Bretons » ne concerne pas l’Emsav . L’Emsav n’est pas nationaliste. Il est étatiste. C’est un concept historique, philosophique, politique. Il n‘y a de « Brezhon » qu’Emsaver, et d’Emsaver que dans l’Emsav. On n’est pas Emsaver par le sang ou par le sol. On est Emsaver par la langue, cet outil: Le néo-breton d’État qu’on s’approprie, par la pratique, pour construire l’État brezhon, une nouvelle civilisation.

A Kêrvreizh, il y a des Juifs, des Arabes, des Chinois, des Africains qui apprennent le néo breton de l’Emsav. Il n’y a pas de conflits. Ils ne sont pas "Bretons". Ils sont "Brezhon". Tous sont Emsaverion unis par la langue d’État, de “civilisation» de « Preder» et non pas par la « nature » ou la "culture" de la « nation charnelle » du canton de Ploudamézeau.

Le reste ne concerne peut-être que les Français « Udébiles » ou « Adsavrutis » dirigés par PM. Ce faible d’esprit a refusé l’adhésion à son « parti » de Roland Martot ! Au prétexte qu’il n’était pas breton pur porc, étant un coloré d’origine antillaise, il s’est fait éjecté !!! Roland Martot est un excellent bretonnant, donc un Emsaver brezhon, bien plus que PM, évidemment, pour créer l’État « Breizh ». (J’ai correspondu avec lui....) Sans commentaires !...
le : 06. 02. 2007 [12:20]
Yann-Ber TILLENON
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Intéressant cette histoire d'antillais machin. Mais tu penses vraiment qu'il va y avoir une quelquonque cohérence culturelle dans ton machin avec des gens qui ont en commun que la langue ?

Je parle allemand (mal, certes) ça ne fait pas de moi un allemand !
le : 06. 02. 2007 [12:22]
Yann-Ber TILLENON
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Le mot "Breizh" a été généralisé par l’Emsav depuis 150 ans. C’est normal puisque “Emsav”, “Breizh”, “Stad vrezhon”, c’est un peu comme “Sionisme”, “Israêl”, État israëlien... Ce sont des mots qui désignent, en fait, la même chose.

Tous les pays du monde sont nommés, identifiés par leur État. C’est pour cela qu’un pays sans État n’existe pas, historiquement, sinon par l’État d’un autre (aliénation= devenir l'autre...).

Sans l’Emsav, la Bretagne n’existerait plus, sinon comme l’Auvergne ou le Poitou-Charente! L’utilisation générale du mot “Breizh” comme du “Gwenn ha du”, drapeau de l’Emsav, dans les lieus publics est une victoire historique de l’Emsav dans l'histoire de "Breizh". Le “Kroaz du”, drapeau du clergé et de la noblesse bretonne francisés, collabos de Paris, n’existe pas. Heureusement! Il est le drapeau des "provinciaux" francisés ceux qui ont trahi le peuple breton pendant des siècles!

Il est parfaitement normal qu’avec la disparition progressive de l’État breton souverain, le peuple breton ait progressivement nommé son pays “Bretaigne”, “Beurtaigne”, “Bro” (marche de la France) même en parlant breton. De la même manière il a désigné son Ri (Roi) comme “Roué”, déformation du français “Roi”, puisqu’il n’avait plus que le Roi de France comme Roi, n’ayant plus de “Ri”!...

Le “breton des ploucs” (culture) qui tournait à 800 mots a disparu. Tant mieux! Mais avant de disparaître, grâce à quelques Emsaverion, nous avons eu les bases du néo breton. 120000 mots nouveaux (civilisation)ont été créés depuis 40 ans. Ils deviendront certainement “culture” à leur tour dans un siècle ou deux!...

Un militant d'"Adsav" me conseillait de m'occuper plutôt de “Europa” et du sanskrit... Pourquoi pas... J’en ai déjà parlé à Moscou. Mais ce n’est pas encore d’actualité, dans le réel, comme “Breizh” , l’Emsav et le néo breton... Dont nous ne connaissons pas les limites géographiques, historiques. Les militants du mouvement breton me font marrer avec leur “Bretagne historique”,!... De quelle époque? 8e siècle? 12e ? 16e ? 20e? 21e ?

Ma démarche est effectivement “philosophique”, mais pas “mystique”... Les mystiques sont généralement des contemplatifs isolés. Ils restent dans la philosophie de “l’éthique” individuelle. Ils ne sont pas dans l’action de la philosophie “politique” de la société et encore moins dans la philosophie “historique” de l’État...Comme celui de "Breizh" que nous avons à construire.
le : 06. 02. 2007 [12:23]
Yann-Ber TILLENON
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Non bien sûr, cher compatriote, mais quand tu le connaîtras mieux cela pourra peut être faire de toi un membre d'un État allemand. Je veux dire qu'il n'est pas nécessaire d'être breton d'origine pour être membre du micro État breton à développer qu'est l'Emsav. Sinon Louis Nemo, dit "Roparz Hemon" aurait du être renvoyé au Pays Basque!!!... C'est partout pareil dans le monde. Il y a une différence entre nature (territoire), culture (société), civilisation (État). Combien de vrais Gaulois ont participé avec l'Italien Mazarin à la vie de l'État français? Combien de vrais Indiens dans la vie des États aux USA?...
le : 06. 02. 2007 [12:25]
Yann-Ber TILLENON
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Ouai enfin j'envisage pas non plus de devenir allemand. Au mieux d'exercer une citoyenneté, mais la nationalité certainement pas. Au niveau d'une ville c'est différent, je me sens de plus en plus berlinois.

Hemon ? Mais il a appris le breton par une de ses grand mères, il est breton d'origine !
le : 06. 02. 2007 [12:26]
Yann-Ber TILLENON
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Nous sommes d’accord. C’est bien de cela que je parle. Tu as tout compris. La nationalité (appartenance à un peuple) n’est pas la citoyenneté (appartenance à un État). De plus, la citoyenneté, l’État, c’est dans la « cité », la « civis », qui a donné le mot « civilisation » en français.

En breton on emploie « sevenadur » pour « civilisation » d’État et « stuzegezh » pour « culture » de société. En Bretagne, il existe des petits restes de l’État –civilisation « brezhon » du moyen âge. Ils sont devenus, depuis, « culture » dans la société bretonne en marge de l’État et la civilisation française.

Le problème est comment continuer à développer l’Emsav, un État avec une civilisation « brezhon » ? En travaillant, en créant en breton moderne ! Partout dans le monde, les civilisations sont le fruit des producteurs d'histoire, des créateurs d'États !

les "indépendances" sont celles des ÉTATS. En Bretagne, il n'y a d'indépendant de la France que l'EMSAV. C'est un Etat microbe, un germe qui se développe historiquement depuis 150 ans. Cela se fait avec des idéalistes qui font l'effort de se former politiquement en "néo-breton" moderne, la langue de l'Emsav, la langue de BREIZH, sa langue d'État.

Tant qu’il n’y aura pas suffisamment de cadres étatiques « brezhon » formés, « Breizh » restera l’Emsav, parallèlement à « Bretagne » et son État français.

Pour bien comprendre cela il est, effectivement, nécessaire d'apprendre notre langue d’État, de l'Emsav. Sinon on continue à penser en français et à ne pas comprendre grand-chose à ce qui se passe historiquement en Bretagne depuis le 19e siècle. Le risque, c‘est de rester dans le « ledemsav », comme on dit en breton dans l’Emsav depuis 40 ans.

Le « ledemsav » c’est le « mouvement breton ». C’est-à-dire un phénomène français marginal, décalé de l’Emsav, intégré à l’histoire de France, souvent dirigé par Paris. Cela a été très bien analysé par la revue mensuelle « Emsav » en 1967.

C’est pour avoir rappelé ces vérités qui ne sont donc pas nouvelles que le colonel de gendarmerie en retraite Hirel, qui dirige « Adsav ! » en sous-main, a demandé mon exclusion de leur Forum !... Ce qui est certainement normal.

Roparz Hemon proclamaient dans Gwalarn : « Bretons parlez la langue de vos enfants et non pas celle de « vos pères »… Je ne pense pas qu’il était soucieux de ses « origines » et que sa grand mère fut basque, bretonne ou patagonne ne le préoccupait pas beaucoup… Il était surtout soucieux de l’avenir d’une nouvelle civilisation bretonne quand je l'ai rencontré brièvement à Dublin il y a trente ans. A ce sujet, il faut lire son livre « An aotrou Bimbochet e Breizh » et celui de Pierrette Kermoal : « Roparz Hemon, un ene tan » édité par « Preder ».
le : 10. 02. 2007 [17:08]
Yann-Ber TILLENON
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Le pire, c'est que tu le dis en plus : une langue, c'est un outil, sous-entendu de communication... et à mon sens, cela ne devrait être rien de plus. J'ai l'impression que tu pars dans le même trip, que les Basques, qui, privés de leur langue, ont l'impression de ne plus être que des Campaniformes comme les autres.

Vouloir faire du breton, même néo-, une langue véhiculaire, c'est condamner l'état breton en devenir à l'insignifiance géopolitique (à moins que les technologies d'apprentissage linguistique par puces informatiques n'aient réellement progressé entre temps, ce qui n'est pas impossible, et qui permettraient de compenser non pas le manque de volonté ou d'intelligence, mais de dépasser les lacunes tempéramentales des intéressés - lesdites lacunes n'étant pas forcément des défauts dans d'autres situations sociales - , qui sont la principale source d'échec des gens doués dans les études).

Sincèrement, je te dirais que personnellement, si j'étais en charge de la sélection nationale d'un état indo-européen, dans une perspective archéofuturiste, et qu'on me présentait deux candidats, le premier ne parlant pas un traître mot de la langue nationale, mais qui serait courageux physiquement et intelligent, prêt à bosser et à se sacrifier pour mon pays, et qui ne prendrait pas sa femme pour son réservoir à foutre exclusif, et le second parlant parfaitement la langue, mais qui serait un inique foutriquet, jaloux, con et foutu comme un blanc de poulet, je prendrais le premier, et je laisserais le second à la porte.

Le premier régénérera mon peuple, ma culture, notre patrimoine commun (le code génétique, comme disait Olivier Carré!... icon_wink.gif ), l'autre ouvrira la porte aux cohortes du tiers-monde, et il serait bon, que si des individus de son espèce se trouve déjà dans les murs de la cité, de par leur naissance, non pas de les stériliser ou de les piquer, ce qui serait inepte, mais de ne pas les laisser prendre le dessus au niveau social, en récompensant et en aidant prioritairement les meilleurs du groupe.