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A Claude GUILLEMAIN


Auteur Message
le : 27. 12. 2006 [01:36]
Yann-Ber TILLENON
Yann-Ber TILLENON
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Merci pour ce message qui a le mérite d’être assez clair.

Vous trouverez en pièces jointes des courriers qui font suite à mon exclusion du forum d’”Adsav!” (Adzoo?...). Effectivement, je ne suis pas, (du moins je ne suis plus), nationaliste. La Bretagne, comme son nom l’indique, est maintenant totalement francisée. Il n’y a de “Breizh” que dans l’”Emsav bretonnant” et non pas dans le “mouvement breton” collabo francisant, et sa “Bretagne”.

Le nationalisme consiste à défendre, conserver la nation. Le nationalisme pouvait peut-être se comprendre à l’époque active du Père Mordrel et de “Breiz Atao” en général. “Breizh” existait encore dans le peuple. C’est pourquoi le nationalisme breton aujourd’hui est devenu du nationalisme français, ou “franton”...

« Breizh n’a de sens que dans le cadre européen. « Bretagne » n’a de sens que dans le cadre français.
Les nationalistes bretons sont obligés d’avoir une vision naturelle, raciale, biologique et non plus culturelle, sociale, historique des « Bretons ». Ces derniers vont bientôt devenir pour eux des « mammifères » à défendre comme à la SPA !...

Le peuple bretonnant a toujours été trahi par son élite, son clergé et sa noblesse, que ce soit à l’époque de l’État breton indépendant ou au 19e et 20e siècle.

C’est pourquoi l’Emsav est né de ce peuple bretonnant au 19e siècle et jusque dans les années 70. C’est pourquoi j’ai toujours eu le plus grand amour, étant jeune, pour ce peuple bretonnant et le plus grand mépris pour son clergé et son élite de collabos! (responsables d’environ 300 000 morts bretons dans les guerres de la France au 20e siècle).

Aujourd’hui il n’y a que l’Emsav, mouvement créateur du breton moderne, donc de “Breizh”, qui soit intéressant. Il peut apporter beaucoup à la construction européenne. C’est ce que je m’évertue à dire aux Russes, Grecs, Espagnols, Allemands, Flamands, Italiens, Portugais etc… (et même aux Français…) que je rencontre.

L’Europe ne peut être que la construction d’une superstructure étatique, un État philosophique d’initiés, au-dessus de tout ce qui existe aujourd’hui. C’est d’ailleurs la signification du nom de la déesse « Europe » (clairvoyance)…
Les scientifiques reconnaissent que 30% du monde vivant sur terre a disparu depuis 30 ans. L’aboutissement d’un Emsav philosophique créateur de « Breizh » dans un État européen de « clairvoyants » ne tombe t-il pas à pic ?... Nous sommes peut-être bien au bon rendez-vous de l’histoire !...

C’est ce que j’expose en conférences à Kêrvreizh (kannati an Emsav ha Breizh e Paris abaoe 193icon_cool.gif, en plus de mes peintures. C’est ce que j’essayerais encore d’expliquer le 2 décembre au colloque euro russe d’Anvers, à des nationalistes d’un peu partout… Ils ne seront, a priori, peut-être pas d’accord, mais peu importe !... L’essentiel est de rester fidèle à soi-même et de faire son boulot.

Je suis désolé pour votre état de santé. Je vous souhaite un prompt rétablissement. Si cela pouvait vous rassurer, mon père a eu la même chose, il y a 23 ans. Il a aussi un cancer du rein depuis 5 ans et un du poumon depuis l’opération d’une fissure de l’aorte il y a un an… Mais il est toujours là à 82 ans !!!... Il n’a jamais eu de chimiothérapie. Je le traite en chromatothérapie et avec les produits Beljanski.

Salut cordial,

Yann-Ber TILLENON



Salut Yann,



Vous m'avez fait destinataire de se message et je vous en remercie. J'avoue que je ne connaissais pas Jean-Marc Nicolaï, et vous avez su me le faire découvrir.



Je profite de ce message pour vous dire le fond de ma pensée sur votre action, vos amis et votre passage fugace à Breizh 2032, en espérant que vous et moi trouverons la force et l'intelligence de nous reconnaître et de nous apprécier.



Vous êtes un homme sincère à défaut d'être prudent. Cela vous a certainement valu pas mal de déboires. Cela m'en a valu aussi, car comme je trouvais étranges les prises de position de votre ami Guillaume Faye, notamment avant votre séminaire en Russie, Pierre Vial, qui est en effet d'un caractère plutôt sanguin, m'a éjecté de Terre et Peuple. Vial a toujours été un type fiable sinon habile, mais trop sanguin à mon goût pour faire de la politique.



Tout cela pour vous dire, Yann, que je suis de votre famille, à quelques nuances près. Quelles peuvent être, dans ce contexte assez difficile, les relations entre nos associations, Breizh 2004 et Réseau des Bretons de l'Étranger ? La réponse est simple : il y aura relations amicales. Vous et moi pouvons nous retrouver dans la critique de l'indépendantisme gauchiste, du crypto communisme et de l'altermondialisme. Pour notre part, nous avons nettement pris position en faveur du fédéralisme intégral selon Alain de Benoist, fondé sur le principe de subsidiarité et la généralisation, à partir de la base, des pratiques de la démocratie participative.

Notre objectif c'est bien l'Europe des Peuples (et pas forcément l'Europe des régions administratives actuelles), éventuellement en passant par un stade intermédiaire (transformation des états nations en Fédérations au sein d'une Confédération européenne). A ce sujet voir BREIZH 2004 : http://www.breizh-2004.org/breizh2004/sections/notre_mouvement/raison_sociale_1/view <http>



Les Bretons sont par essence et par l'histoire, légitimistes. Chrétiens avant les autres, Romains avant même que la chute de l'Empire par les Germains ne les précipitent dans l'exil vers la Bretagne continentale. Français malgré tout, sous l'occupation franque, royalistes par amour de l'ordre et de la sagesse, révolutionnaires par idéalisme et par opportunisme franc-maçon, bonapartistes avec Cadoudal, légitimistes avec Chateaubriand, républicains avec Briant, les Bretons ne se sont jamais senti autres que Français.

Alors pourquoi les réveiller? Par identité? Oui, c'est le seul mobile. Mais fidèles à leur esprit de celtes rêveurs, ils continuent de croire aux anciennes lunes, comme le socialisme, le gauchisme, les droits de l'homme etc..



Je crois sincèrement qu'il ne faut plus parler de nationalisme, mais de fédéralisme breton. C'est ce que disait Mordrel (père) lorsqu'il fit le constat des résultats de Breizh Atao: nous n'avons pas dépassé le stade du fédéralisme, disait-il.



Pour ma part, j'en reste là où Mordrel a laissé le chantier.



J'ai comme ennemi les nationalistes de tout poil, parce que je casse leur petite machine à rêver.



Tant pis pour eux, j'obtiens au moins des alliés chez les Bretons qui réflechissent.



Tout ça pour dire, Yann, que je prends du recul par rapport aux nationalistes gauchistes ou droitistes, parce que j'ai fait le tour du problème, à ma façon, et que ma santé ne me permet plus de veiller tard ni d'animer des polémiques infinies sur le Gwenn Ha Du ou le Kroaz Du.



Comme je viens de passer quinze jours à l'hopital à Johannesburg, pour embolie pulmonaire et Thrombose Veineuse Profonde, je me tiens tranquille et j'écrirai moins que par le passé, tout en restant votre ami et votre compagnon de route.



A wir galon



Claude Guillemain

Maputo, le 22 novembre 2006