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le : 30. 03. 2007 [14:23]
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Yann-Ber TILLENON
Yann-Ber TILLENON
Inscrit depuis: 26.12.2006
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HISTORIQUE JUSQU’AU TCE
" Un jour viendra où vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes, vous vous fonderez étroitement, dans une unité supérieure, et vous fonderez la fraternité européenne, absolument comme toutes nos provinces se sont fondues dans la France. A coup sûr, cette chose immense, la République européenne nous l'aurons. Nous aurons ces grands Etats-Unis d'Europe comme nous avons les Etats-Unis d'Amérique ». Ce rêve des Etats-Unis d’Europe de Victor Hugo était également celui d’Aristide Briand, de Winston Churchill et des « Pères fondateurs de l’Europe » (Monnet, Schuman, De Gasperi et Adenauer) appelant à la création de la « Fédération européenne ». Dans cet esprit fédéraliste, furent créées rapidement cinq « communautés » fédéralistes : en 1951 la Communauté européenne du charbon et de l’acier, en 1952 la Communauté européenne de défense (rejetée ensuite par la France) et en 1957 la Communauté européenne de l’énergie atomique ainsi que la Communauté économique européenne. Enfin en 1962 est instituée la politique agricole commune, politique éminemment fédéraliste.
Avec l’arrivée de la Grande-Bretagne en 1973, la création du Conseil européen en 1974, puis l’adhésion de 18 nouveaux pays notamment ceux d’Europe de l’Est, le processus fédéraliste qui devait aboutir à l’ Europe politique a été stoppé. Dès lors c’est dans le secteur marchand et financier qu’ont eu lieu les avancées européennes (SME, Acte unique , euro, Espace économique européen).
On peut ne pas être d’accord avec la vision fédéraliste des « Pères de l’Europe » mais on se doit de saluer la volonté, l’intégrité, de ces politiques et la qualité conceptuelle de leur projet. Le cap était fixé, les priorités définies, les méthodes et le calendrier adoptés, nous savions où nous allions: vers un nouvel Etat fédéral à 6 avec comme moteur principal le tandem franco-allemand.
Or aujourd’hui où en est-on ? On n’en sait rien, on ne sait plus qui on est, ni ce qu’on veut, ni où l’ on va, ni avec qui, ni d’ailleurs comment ça marche ! En 1950, nous avions pris en Europe de l’Ouest un train pour une direction bien précise : la Fédération européenne. Ensuite certains sont montés à bord pour nous faire descendre du train et maintenant ils nous disent : « le gros problème c’est que nous ne savons pas où nous allons … » ! Si c’était pour nous dire ça mieux valait nous laisser dans le train !
Il n’y a malheureusement plus aujourd’hui ces leaders démocratiques, cohérents et convaincus comme les Adenauer, Monnet ou Schuman, capables de nous faire partager leur vision de l’Europe. Si vous demandez aux « grands » partis de vous décrire concrètement l’ Europe de leur rêve ils ne le peuvent pas ! Ils évitent de parler d’Europe car divisés sur la question. Ceci est d’autant plus scandaleux que l’Europe est un sujet qui passionne les Français vu les débats et taux de participation des référendum de Maastricht et du TCE.
Avant le rejet du TCE, la France n’était déjà plus un leader de la construction européenne et elle n'avait plus d'idées sur l'Europe. Sous Jospin, pas la moindre proposition, alors que de leur côté, Fischer et Shroëder ne cessaient de faire des offres à la France pour créer une avant-garde fédéraliste au sein de l’Union européenne réunissant les seuls pays fondateurs… toutes rejetées par la France ! A force d’entendre pendant des années leurs dirigeants n leur répéter que la France était la responsable de tous leurs bienfaits et l’Europe de tous leurs maux, les citoyens ont dès lors fort logiquement voté « non » au projet de Traité Constitutionnel Européen.
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Kêrvreizh 2006-2010
