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LE PRÉSIDENT DE L'A.F.A.N (Amitiés France-Afrique-Noire) A KÊRVREIZH


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le : 24. 04. 2007 [03:03]
Yann-Ber TILLENON
Yann-Ber TILLENON
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LE PRÉSIDENT DE L'A.F.A.N (Amitiés France-Afrique-Noire) A KÊRVREIZH (1 page)


Date : 30/07/2006 à 18h41
Je connais depuis 20 ans le Français Mateuw FAL. Il est le Président des Amitiés France-Afrique-Noire. Il nous a fait l'honneur de venir nous livrer à Kêrvreizh, la richesse des contes africains. Il participe déjà tous les ans aux animations de la "fête de l'humanité". Il est connu dans le Parti Communiste.

Nous pouvons nous en inspirer pour parcourir les chemins du temps qui se déroule sous nos pieds. Ceci pour le renouveau de notre civilisation celto-germano-gréco-romaine menacée... pour notre renaissance et l'avenir de notre grande Europe...

Mateuw Fal cite souvent Léopold Sédar Senghor, produit de la France jacobine...



L'origine du divorce

Il était une fois un homme et une femme mariés qui vivaient heureux. Lui allait à la chasse et elle cultivait un grand champs de maïs qui s'étendait à l'infini. Malheureusement, un groupe de gorille venait régulièrement piller la récolte. Un jour, il fut sollicité par sa femme pour chasser les gorilles qui endommageaient le champs. Mais il refusa, disant que s'il surveillait un coin, les gorilles allait saccager de l'autre côté.

Un matin, la femme en eut assez et décida de chasser elle-même les gorilles de son champs. Elle emporta au champs le carquois et l'arc de son mari pendant que celui-ci dormait. Arrivée là-bas, elle se mit à l'affût, bien cachée derrière un buisson. Peu de temps après, tout un groupe de singe arriva pour prendre le petit déjeuner. La femme sorti une flèche du carquois et la décrocha sur le plus gros d'entre eux, leur chef, qui s'écroula. Les gorilles s'enfuirent en emportant le corps inanimé de leur chef. De retour au village, la femme alla annoncer à son mari qu'elle s'était occupée elle-même des bêtes qui ravageaient sa récolte. Au lieu de la féliciter, l'homme se mit en colère sous prétexte qu'elle avait perdu sa flèche. Elle fut donc obligé de retourner sur ses pas pour la récupérer. Dans son chagrin elle se mit à chanter :


Tiandé kwouè oho dé kwouè, tiandé
Ta di tabassoué, tiandé
Bou ayé soun, tiandé
Soun ayé bou, tiandé
Djrou ayé cloui, tiandé
Cloui ayé djrou, tiandé (etc)

(l'auditoire reprend " tiandé " à la fin de chaque phrase du conteur)

Mince alors ! aller chez les gorilles, aller chez les gorilles, mince alors !
La flèche a atteint quelle partie d'abord ? mince alors !
La jambe ou le bras ? mince alors !
Le bras ou la jambe ? mince alors !
La tête ou le ventre ? mince alors !
Le ventre ou la tête ? mince alors !(etc)

Elle marcha pendant deux jours et une nuit en suivant les traces des gorilles avant d'arriver à leur village. Des centaines de gorilles immenses et féroces s'étaient réunis pour pleurer autour du corps de leur chef mort. Et la fameuse flèche était encore plantée dans sa poitrine. Alors, elle se jeta dans la foule et se mit à pleurer tout en chantant (Tiandé kwouè…) et en faisant de grande démonstration de douleur. Un peu surpris, les primates lui demandèrent qui elle était car en ce temps là, les hommes et les animaux se comprenaient. Elle répondit alors qu'elle était venu de très loin dès qu'elle avait appris le décès du grand singe, qui était son parent éloigné mais adoré.

Au bout de plusieurs jours, même les enfants du chef étaient fatigués de pleurer mais elle continuait à hurler et à se rouler par terre dans une mare de pleurs. De sorte que tous les singes se sentaient gênés qu'une parente éloigné soit plus chagrinés qu'eux-mêmes, ses proches. Alors, il lui demandèrent si quelque chose pourrait diminuer sa peine. Elle leurs dit que s'ils pouvaient lui donner la flèche qui était à l'origine du décès, elle rentrerait chez elle avec un souvenir de son parent adoré. Ils lui donnèrent la fameuse flèche avant de la raccompagner aux portes de leur village. Une fois rentrée chez elle, elle donna la flèche à son mari et décida de le quitter. Ainsi, par eux, arriva le premier divorce.


L'Araignée et la famine.

C'était pendant une période de grande famine dans la forêt. Les animaux ne trouvaient plus de nourriture. L'araignée, qui n'avait pas mangé depuis des jours se mit à marcher droit devant elle à travers la forêt pour chercher quelque chose à se mettre sous la dent. Soudain, comme un mirage, lui apparut un champs de bananes mûres à point, prêtes à être mangé et, de plus, dissimulé des regards étrangers. Devant ce festin inattendu, l'araignée cria de joie : des bananes mûres !

A la suite de cela, l'araignée tomba raide étendue par terre. Au bout de quelques instants, une goutte de rosée vint chatouiller le nez de l'araignée qui se réveilla. Alors, le bananier lui dit ceci : ne crie jamais mon nom quand tu me vois. Je te laisse la vie sauve pour cette fois. Sers toi et mange mais surtout n'oublie pas ce que je t'ai dis. L'araignée après avoir mangé tout ce qu'elle pouvait, se mit à élaborer un plan.
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Pagan
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Date : 30/07/2006 à 18h51
Au bout de quelque temps, l'embonpoint de l'araignée commença à faire des envieux, parmi les autres animaux. Un par un, ils venaient la voir pour connaître son secret. Elle promit d'abord de le révéler au lézard parce qu'il n'était pas très malin et qu'il n'avait pas la force de se venger s'il s'apercevait d'une tromperie. Ils partirent donc ensembles et après de nombreux détours, l'araignée l'amena à l'endroit où poussaient les fruits. Le lézard, surpris, s'écria " des bananes mûres ! ! !" et tomba raide mort. Comme elle l'avait prévue, l'araignée avait maintenant de la viande pour accompagner ses bananes.

Chacun à son tour l'accompagnait à la recherche de nourriture. Prenant confiance dans sa ruse, elle se mit à manger des animaux de plus en plus gros et puissants mais peu malins comme l'hyène ou l'éléphant. Au fur et à mesure que la forêt se vidait, l'araignée grossissait. Il vint un jour ou elle n'eut même plus peur de s'attaquer à des bêtes plus futées. Elle accompagna le lièvre affamé jusqu'à la bananeraie. Mais arrivé là-bas, le rongeur fit celui qui n'avait rien vu.
" - Tu n'as encore rien trouvé ? , lui demanda l'araignée avec un large sourire
- Ben, non, et toi ? répondit le lièvre,
- Ici, on peut trouver des choses, il suffit de bien regarder, répondit l'araignée. "
Au bout d'une heure de recherche, le lièvre n'avait rien trouvé:
- Je ne vois pas l'ombre d'une carotte dans le coin, on devrait rentrer chez nous !
- On est pas en Europe, idiot, qu'est-ce qu'on trouve de bon ici...qui pousse dans les arbres ?
- Je sais pas moi, des oranges ?
- En plus, c'est bien devant toi, là, tout jaune et mûr à souhait, tu vois pas là, dit l'araignée excédée en montrant un énorme bananier couvert de fruits
- Quoi ! Des papayes ! Ici ! Montre-moi vite !
- Ça c'est quoi ? Imbécile ! une banane bien mûre ...Arghh ! Dit l'araignée en mourant.
Sur ce, le lièvre pris l'araignée et les bananes pour son dîner.
Moralité : Il y a toujours une limite en tout. Celui qui se croit rusé, comme l'araignée, trouvera toujours quelqu'un pour le surpasser.


Le roi qui voulait marier sa fille
Dans un village, vivait un roi qui avait une fille très belle. Pour pouvoir la marier avec quelqu'un de son choix, il décida de l'enfermer dans une case sans porte. Ainsi, il était sûr qu'elle ne tomberait pas amoureuse de n'importe qui. Les servantes lui donnaient ses repas par une minuscule ouverture par laquelle aucun homme n'aurait pu passer.

Ce printemps là, les prétendants arrivaient de toutes les contrées pour essayer d'obtenir la main de la merveilleuse princesse. Le roi n'en trouvait aucun à son goût. L'un était trop pauvre, bien que fils de roi : " va-t-en, pantalon troué ! " l'autre trop vilain : " Il est laid, on dirait grain de riz ", le suivant trop rustre " regarde moi ce gawou ! ", et ainsi de suite. Une année passa et le roi n'avait toujours pas trouvé son gendre.

Un matin, les servantes qui apportaient à manger à la princesse entendirent des pleurs de nouveau-né venant de la case. Affolées, elles accoururent chez le roi pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Le roi les menaça de leur couper la tête pour avoir osé porter atteinte à la dignité de la famille royale mais il dut se rendre à l'évidence : tout le palais avait entendu les cris de son petit-fils et ne parlait que de ça. Il envoya donc les gardes casser le mur de la case et ramener sa fille pour lui faire avouer le nom de l'infâme séducteur qui l'avait enceinté. La fille lui répondit qu'elle ne connaissait ni son nom ni son visage car elle le recevait dans l'obscurité de sa case sans porte ni fenêtre.

Le roi décida de convoquer une grande assemblée dans le but de confondre celui qui a fait un enfant à sa fille bien aimée et de le tuer. Au jour du neuvième mois de son petit-fils, chacun vient chanter devant l'enfant les paroles suivantes pour que celui-ci désigne son père en marchant vers lui :
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Pagan
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Date : 30/07/2006 à 19h03
Le Guinarou remercia la chenille, et alla chercher tout cela. Il devint alors très agréable à regarder et le sut. Aussi se mit-il sans retard en route pour aller présenter sa candidature à la jeune fille. Lorsqu'il arriva à son village, il s'était transformé en un homme très important.


Sébahi aima de tout son cœur ce Guinarou qui venait solliciter sa main. Elle dit : - " Celui-ci sera mon mari pour l'éternité. Alors la petite sœur de la princesse qui était sa gardienne, fut prévenue par la mouche tsé-tsé sa protectrice et intervint :
- " Ah ma sœur ! ce n'est pas un homme que tu vas épouser. C'est un habitant de la brousse. Sébahi répondit :
- "Vas-t'en, tu m'ennuies. La petite sœur se mit à pleurer sur le malheur de Sébahi qui ne connaissait pas son destin.

Zédé fiança la fille. Il passa une belle nuit avec elle et au lever du jour les parents leur apportèrent à manger, ignorant qu'un diable avait emprunté aux habitants de la brousse, toutes les parties de son corps pour séduire leur fille. Lorsqu'ils furent rassasiés, Sébahi fut autorisée à partir avec lui.

Sa jeune sœur lui dit alors :
- " Va dans la case où dorment les chevaux de ton père. Prends le plus petit que tu trouveras et monte-le pour accompagner ton fiancé. Comme ça, il ne t'arrivera rien de mal.
- " Comment oses-tu me parler ainsi, à moi la princesse ? la reine du monde ? Il ne peut rien m'arriver de mal. C'est impossible. La petite ne put s'empêcher de pleurer : " Sébahi va mourir. Elle ne connaît pas son avenir, elle ignore le malheur qui va la frapper. " Elle pleurait interminablement. Pour arrêter ces larmes, Sébahi alla chercher le petit cheval de son père, accepta des mains de sa sœur un œuf de poule, une pierre blanche et un brin de raphia. Puis elle partit avec son fiancé.

Lorsqu'ils eurent parcouru une longue distance, ils trouvèrent devant eux à un détour de la piste, le champignon qui avait prêté ses dents au Guinarou. Il parla :
- " Ah ! bonne arrivée cher ami. Je suis heureux de te voir car les dents que tu m'as données en échange des miennes m'ont empêché de manger. Je ne puis dormir, car depuis ton départ, la faim me tenaille. Sébahi entendant ces mots, se souvint de la mise en garde Je sa sœur et se demanda si ce qu'elle voyait était vrai.
- " Je ne vais pas plus loin, je retourne chez mes parents, dit-elle au diable.
- " Non, c'est impossible car tu commences à voir mon personnage. Continuons tu seras ma femme, répondit le Guinarou.La jeune fille ne pouvait s'échapper car la distance était déjà trop longue. En suivant le Guinarou, elle hochait la tête de désespoir : " Vraiment, je suis dans le malheur et le chagrin... "

Plus loin ils rencontrèrent sur la piste, la taupe qui les attendait.
- " Ah ! bonjour cher ami. Les longs pieds que tu m'as laissés en échange des miens m'empêchent de marcher. Avec eux je ne puis couper les petits roseaux que j'aime tant grignoter. Te voici arrivé à point. Prends tes pieds et rends-moi les miens. Et le diable rechaussa ses grands pieds. Sébahi était très inquiète.

Ils reprirent le chemin et arrivèrent au village de la musaraigne.
- " Ah ! dit celle-ci, bonne arrivée mon ami. Avec les gros yeux que tu m'as donnés en échange des miens, je ferme très difficilement les paupières et je vois les objets tout drôlement aujourd'hui. Puisque tu es là, reprends tes yeux et rends-moi les miens. Et le Guinarou lui rendit ses yeux. La femme suivant son mari qui ressemblait de plus en plus au diable, chemina jusqu'au village de celui-ci. Ils se marièrent et reprirent leur route.

Guinarou marchait à pieds et Sébahi suivait, montée sur son petit cheval. Ils parvinrent ainsi au village du singe blond.
- " Ah ! tu as épousé la fille du Roi, la princesse ? C'est très bien. Merci mon ami. Tu es brave. Mais les cheveux que tu m'as laissés en échange des miens appesantissent ma tête et l'empêchent de bouger quand j'ai envie. Rends-moi ceux qui me reviennent et prends les tiens. Et la fille le cœur battant continua son chemin.
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Pagan
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Date : 30/07/2006 à 19h11
Le diable devenait de plus en plus laid. Il était si horrible qu'aucun être humain ne pouvait le regarder. Et Sébahi qui avait refusé d'épouser un homme dont la beauté n'égalât pas la sienne, eut peur. Elle courba la tête et pensa à la mort. Il ne restait à présent au diable plus que son visage de girafe à restituer. En son cœur, la fille se dit :
- "Bien qu'on lui ait enlevé ses dents, ses pieds, ses yeux, ses cheveux, je peux encore si je le désire contempler son visage. L'un suivant l'autre, ils parvinrent à la grande savane abritant derrière se" buissons, le village des girafes.
- " Bon, dit le Guinarou à Sébahi, attends-moi ici sans bouger. Je m'en vais uriner derrière le buisson que tu vois. Et il s'éloigna. Il rencontra la girafe qui lui demanda de lui rendre son beau visage et lui, retrouva sa vilaine gueule, sa bouche affreuse crachant, le feu. Ayant ainsi repris complètement son apparence de diable, il rejoignit sa femme, Sébahi la jeune fille.

Lorsque le petit cheval aperçut sa bouche fumante, il eut très peur et hennit très fort. Il se cabra, fit volte-face et emporta la jeune fille au triple galop. Derrière eux, le diable prit sa course et la poursuite commença. Le cheval courait si fort qu'il se trompa de route et s'engagea sur la piste conduisant au village où les femmes ne vont jamais. Le diable s'aperçut de l'erreur, mais Sébahi jeta l'œuf de poule et une mer immense barra le chemin au Guinarou. Arrivant sur le rivage, celui-ci dit :
- " Toi la mer, si ce n'est pas là la manière de ma première épouse, ne me laisse pas le passage pour que je la rejoigne. Il donna un coup de lance et comme elles étaient l'oeuvre de Sébahi, les eaux se fendirent, ménageant un étroit couloir. Le diable s'y précipita et reprit sa poursuite.

Il courut si vite qu'il fut bientôt près de Sébahi. Alors elle jeta la brindille de natte et une forêt dense, si dense qu'aucun mari ne pouvait y passer, qu'une aiguille n'y trouverait pas son chemin, surgit entre eux. Et le diable répéta sa prière :
- " Si cette forêt n'est pas l'œuvre de la main de ma première épouse, qu'elle ne me laisse pas le passage. Mais si c'est son ouvrage, ouvre-moi mon chemin. Il tira une flèche et une route toute droite s'ouvrit, sur laquelle il s'élança. Et la poursuite continua.

Le diable courait. Il se rapprochait. Pour la troisième fois, il était près de Sébahi. Bientôt, il pourrait la saisir. Alors elle jeta la pierre blanche et une grande montagne se dressa, très haute, énorme, rocheuse, colossale. Le Guinarou se mit à genoux :
- " Si cette montagne n'est pas l'œuvre de la main de ma première épouse Sébahi, qu'elle ne me laisse pas le passage. Mais si c'est le fait de ma simple femme, délivre-moi de cet obstacle, afin que je puisse passer.
Quand il donna de la lance contre le roc, son arme se brisa en deux.
- "Bon, dit le diable en regardant sa lance, Sébahi, je sais que tu vas dans le village où les femmes ne peuvent pénétrer.

Élevant sa voix formidable, il appela ses camarades démons à la rescousse, pour qu'avec lui, ils attendent la jeune fille sur la montagne et la tuent, lorsqu'elle se trouvera dans l'obligation de revenir sur ses pas. Toujours galopant, le cheval tourna sa tête et approchant ses naseaux de l'oreille de Sébahi, lui dit :
- " Nous voyons les cases du village où les femmes ne vont pas. Ici, sur mon épaule gauche, arrache un poil afin qu'il te serve de pantalon. La jeune fille enleva le poil et celui-ci devint un pantalon qu'elle enfila.
Le cheval parla encore :
- " ... de l'autre côté, sur mon épaule droite, arrache un second poil pour qu'il te serve de boubou. Elle obéit et s'enveloppa d'un ample boubou.
- "... regarde sur mon cou, ajouta l'animal. Prends un autre poil et qu'il te serve de chéchia. Et Sébahi se coiffa d'une chéchia.
- " Bon, dit le petit cheval en la regardant, c'est bien. Maintenant tourne-toi vers le bout de ma queue, tire un crin et que cela te serve d'épée. Porte-la suspendue à ton cou. Et la jeune fille fit ce que le cheval commandait.
- " ... prends ici au coin de ma paupière gauche, un cil, et fais-t'en une paire de babouches. Quand tout ceci fut fait, la jeune fille avait pris l'apparence d'un homme.
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Pagan
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Date : 30/07/2006 à 19h16
Elle s'approcha du village interdit, y pénétra, demanda à voir le chef en se présentant comme le Roi d'un autre pays, venant faire une visite de voisinage. Le chef la reçut courtoisement. Mais une vieille sorcière, de celles qui prévoient la gâti de toutes choses, qui disent ce qui est bien, mauvais, mérité, ce qui n'est pas dû, soupçonna une fraude en voyant Sébahi et déclara :
- " Je m'en vais faire l'épreuve des kolas. Elle fendit en deux une kola blanche envoyée par le chef.
- " ... lorsque je les aurai lancés, si les deux morceaux de noix retombent la face en l'air, c'est que le visiteur est garçon. Si l'une seule des faces est tournée vers le sol, c'est que nous avons affaire à une femme. L'épreuve devait avoir lieu devant le chef, mais il l'interdit au dernier moment et ses hommes l'approuvèrent.
- " Non. Ce que vous soupçonnez est faux. Cette épreuve ne nous donnera pas la vérité. L'étranger est un garçon. Mais si vous voulez que nous nous en assurions demain à l'aube, tous les jeunes hommes du village partiront aux champs et en rapporteront vingt gourdes de vin de palme très fort et dix de vin de palme sucré. Ils faisaient tous ces projets à l'insu de Sébahi qui était allée dormir dans une case.
- " Lorsqu'on va lui présenter le vin, disaient-ils, si c'est une femme elle ne pourra pas boire le vin fort. Elle ne goûtera qu'au vin sucré. Elle révélera alors son sexe et nous la tuerons. Si au contraire, c'est un homme, il choisira le vin fort et nous le laisserons aller.
Ainsi parlaient le chef et ses hommes. Mais le cheval veillait. Resté à côté de la case, il avait tout entendu.
- " Demain, dit-il à la jeune fille, on t'offrira du vin. Ne touche pas aux dix gourdes qui seront mises à part. Sers-toi de celui des vingt autres qui se trouveront à côté. Au matin, le chef du village fit apporter les trente gourdes. Il groupa les dix de vin sucré, les vingt de vin fermenté et les présenta à Sébahi. Elle tendit la main, saisit une gourde de vin sucré, la porta à ses lèvres :
- " Oh ! on dirait de la limonade s'écria-t-elle. Ce n'est pas bon. C'est une boisson de femme, je n'en veux pas. S'emparant d'une gourde de vin fermenté, elle le goûta.
- " Voilà ce que je préfère boire ! Le cheval l'avait prévenue. " Ce que tu boiras, avait-il dit, c'est moi qui l'urinerai. Donc bois autant que tu pourras. "
Sébahi but ainsi les vingt gourdes de vin fermenté. Le chef et ses hommes dirent alors à la sorcière :
- " Regarde, elle a bu les vingt gourdes de vin fort. Voilà la preuve qu'il s'agit d'un homme. Tu nous as trompés et nous te tuerons à sa place. Ils exécutèrent leur menace. Lorsque la jeune fille fut prête à partir, elle monta sur son cheval, fit ses adieux au chef, aux hommes qui reçurent l'ordre d'accompagner l'étranger jusqu'au prochain carrefour. Arrivée là, la princesse renouvela son salut. Une fois loin d'eux, elle cria :
- "A vous qui dites que les femmes ne pénètrent jamais dans votre village, je dis que moi, Sébahi, fille de Roi, j'y suis entrée et qu'à cause de moi vous avez tué votre vieille. Aujourd'hui je connais votre manière de vivre.

Et elle s'élança au grand galop de son cheval. Le chef et ses hommes prirent leurs montures, s'armèrent de lances, de flèches et se mirent à sa poursuite. Le petit cheval courait, courait devant. En arrivant au pied de la montagne formée par la pierre polie, il prit son élan et la franchit d'un bond. Il retomba sur le sol devant le Guinarou et ses hommes tous surpris. Avant qu'ils aient pu reprendre leurs esprits, il était déjà loin et derrière lui courait le diable et son train.

Après un long galop, il atteignit le village du père de Sébahi. Là, les parents et la sœur, le cœur inquiet se désolaient. Ils se réjouirent tous grandement en la retrouvant. Revoyant son village, la jeune fille rassembla les habitants et leur parla ainsi :
- " Les conseils des parents et des petits enfants peuvent sauver la vie d'un homme. L'histoire est à présent terminée. Lorsque votre petite sœur ou votre petit frère vous donnera un conseil, ne dites pas :
" Comment toi si petit, tu veux me commander ? ". "


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Pagan
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Date : 30/07/2006 à 19h17
La création des hommes blancs, noirs, rouges et jaunes
" Autrefois, une grosse calebasse avala les hommes du monde entier, sauf une femme en état de grossesse qui s'était cachée. Elle se réfugia dans la brousse et y vécut seule sans aide d aucune sorte. Un jour, elle accoucha de deux garçons jumeaux. L'un se nomma " Théhé" qui signifie un fameux guerrier, l'autre eut pour nom Oulaïne Gnon Soa qui veut dire : soldat de Dieu.

Ces enfants naquirent, armés de lances, arcs, flèches et couteaux de guerre Ils grandirent aux côtés de leur mère. Parvenus à l'âge d'homme, ils étaient devenus tous deux d'habiles chasseurs, tuant les éléphants, les panthères, mais surtout les animaux cruels.

Un jour, leur mère leur dit :
- " La calebasse a avalé votre père, votre grand-père, votre grand-mère, tous vos ancêtres et tous vos frères et sœurs. Les enfants furent vivement émus en entendant ces paroles. Ils demandèrent :
- " Maman, où se trouve cette diable de calebasse ? La mère eut peur de la leur montrer, car elle était dangereuse, ayant déjà avalé ses parents, son mari, et tous les hommes du monde. Si elle parvenait encore à avaler ces derniers pauvres enfants, la mère resterait seule, malheureuse et remplie de chagrin
- " Ne craignez rien Maman, lui dirent les jumeaux. Montrez-nous où se trouve la cruelle calebasse pour que nous allions la combattre. Les jumeaux allèrent se coucher.

Le matin, à l'aube, ils s'armèrent de lances, arcs flèches et couteaux de guerre, puis partirent vers l'endroit désigné. De loir, ils entendaient les cris de la calebasse au milieu de la forêt :
- " Toaclignolé, a clignoho... qui signifient : "C'est moi cette énorme calebasse qui ai avalé les hommes du monde entier. Si j en trouve d'autres aujourd'hui, je les avalerai encore. "

Les enfants se murmurèrent l'un à l'autre de marcher tout doucement. En approchant un peu, ils aperçurent l'énorme calebasse qui rugissait, roulant en montant et descendant une côte. Ils se firent des signes. Immédiatement, l'un passa du côté où elle descendait, l'autre de celui où elle montait. La calebasse entre eux répétait ses menaces, en se dirigeant vers le haut. L'enfant, un genou en terre, en position de guerre, envoya sa flèche.Peffih! Elle pénétra en plein cœur de la calebasse qui roula de l'autre côté où le second enfant l'attendait. D'un coup de lance, il la fendit en deux. La calebasse s'ouvrit : les hommes étaient superposés comme les rayons de cire dans une ruche, sur quatre couches. Sur le premier rayon, étaient les corps blancs, c'est-à-dire les Européens de France ; sur le second : les corps jaunes, c'est-à-dire les Allemands ; sur le troisième : les corps rouges, c'est-à-dire les Esquimaux des pôles nord et sud ; sur le quatrième : les Noirs d'Afrique.

Après leur délivrance, les hommes repartirent dans leur pays. C'est grâce aux deux jumeaux que des races de différentes couleurs vivent aujourd'hui sur terre. "

" II y avait autrefois sur une montagne une vieille femme Tapidé qui habitait seule dans une grotte. Un jour, la famine éclata dans le pays de l'araignée. Très affamée, celle-ci partit en promenade chercher de la nourriture. A quinze kilomètres de son logis, apercevant une énorme montagne au milieu d'une grande forêt, elle s'y dirigea et rencontra la vieille femme, seule dans sa grotte.
- "Bonjour chère grand-mère, dit-elle.
- "Bonjour cher enfant, répondit la vieille. Que désires-tu cher enfant ?
- "Chère grand-mère, je suis orphelin. Mon père et ma mère sont morts. Je n'ai plus personne pour s'occuper de moi. J'ai faim.
La bonne vieille lui dit alors :
- "Viens avec moi, je te nourrirai. Mais je dois te dire une chose : moi, Tapidé, je dors pendant six mois, et je reste éveillée les six autres mois de l'année.
Lorsque l'araignée arriva, il restait encore six mois à la vieille avant, de dormir. Tapidé vécut pendant ce temps avec la pauvre araignée.
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Pagan
Visiteur
Date : 30/07/2006 à 19h18
Au dernier mois. elle lui dit :
- "Cher enfant, mon temps de dormir arrive. Va chez toi, je ferme la montagne.
Très gourmande, l'araignée ne voulait plus s'en aller. Elle refusa catégoriquement. Quand il resta deux jours à la vieille, celle-ci avertit encore l'araignée, lui disant, que son sommeil serait long.

Mais l'araignée s'obstina. Le temps arriva et la vieille femme ferma la montagne. Durant deux mois, l'araignée mangea le peu de nourriture qui restait, mais au bout du troisième mois, la faim l'attaqua. Elle essaya de réveiller la vieille, en chantant :
- " Tapidé é é é Tapidé toutaboho tapidé é é é tapidé... ce qui signifie : Réveille-toi grand-mère...
Elle prit la vieille dans ses bras, la secoua, la brûla avec les tisons qui restaient au foyer, mais la femme ne se réveilla pas. L'araignée frappa de ses poings les parois de la grotte, mais la montagne demeura hermétiquement close. Au quatrième mois, l'araignée mourut. A la fin du sixième, la vieille se réveilla et trouva le corps de la mendiante et gourmande araignée tout sec. Elle le prit et le jeta dehors."
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Boule
Ezel ar forom


Inscrit le : 13/01/2005
Messages : 547
Date : 30/07/2006 à 19h35
post de 18h51 (fin du post) :
Le roi décida de convoquer une grande assemblée dans le but de confondre celui qui a fait un enfant à sa fille bien aimée et de le tuer. Au jour du neuvième mois de son petit-fils, chacun vient chanter devant l'enfant les paroles suivantes pour que celui-ci désigne son père en marchant vers lui :

post de 19h03 :
LE GUINAROU REMERCIA LA CHENILLE, et alla chercher tout cela. Il devint alors très agréable à regarder et le sut. Aussi se mit-il sans retard en route pour aller présenter sa candidature à la jeune fille. Lorsqu'il arriva à son village, il s'était transformé en un homme très important.


Elle sort d'où, la chenille ?
Elle ne nous a pas été présentée !
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Pagan
Visiteur
Date : 30/07/2006 à 19h48
Boule a écrit :
post de 18h51 (fin du post) :
Le roi décida de convoquer une grande assemblée dans le but de confondre celui qui a fait un enfant à sa fille bien aimée et de le tuer. Au jour du neuvième mois de son petit-fils, chacun vient chanter devant l'enfant les paroles suivantes pour que celui-ci désigne son père en marchant vers lui :

post de 19h03 :
LE GUINAROU REMERCIA LA CHENILLE, et alla chercher tout cela. Il devint alors très agréable à regarder et le sut. Aussi se mit-il sans retard en route pour aller présenter sa candidature à la jeune fille. Lorsqu'il arriva à son village, il s'était transformé en un homme très important.


Elle sort d'où, la chenille ?
Elle ne nous a pas été présentée !


Certainement d'un palais présidentiel ou de services secrets africains.
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