Moussa DIOP : Les Minorités ethniques africaines
Les Haoussas
Avec près de 28 millions de personnes, les Haoussas représentent l’ethnie la plus importante d’Afrique de l’Ouest. Historiquement installés dans le Haussaland, région bordant le Niger et le Nigeria, ils constituent aujourd’hui l’ethnie majoritaire au Niger. Bien que les premiers Haoussas fussent animistes, l'islam est actuellement la religion dominante au sein de ce groupe.
Agriculteurs dans la plupart des cas, les Haoussas sont également, par tradition, d'habiles artisans, de bons commerçants ainsi que des adaptes de la médecine traditionnelle.
Cette ethnie est réputée pour sa culture patriarcale, les mariages se font notamment le plus souvent entre membres de la famille éloignée.
Les Wolofs
Principale ethnie du Sénégal, les Wolofs, aussi installés en Gambie et en Mauritanie, regroupent 5 millions de personnes environ.
Les Wolofs sont traditionnellement des cultivateurs sédentaires. Ils produisent principalement de l’arachide. Aujourd’hui, même si beaucoup d’entre eux ont dû rejoindre la ville pour trouver un emploi, la plupart sont restés en milieu rural et travaillent comme paysans.
Musulmans, les Wolofs sont réputés pour leur croyance en les bons et mauvais esprits. Ils ont notamment l’habitude d’arborer des amulettes pour se protéger des sorcières.
Les Touaregs
Les Touaregs, surnommés « les hommes en bleus » à cause de la couleur de leurs vêtements, sont un peuple de Berbères nomades ou semi-nomades. Vivant dans le Sahara central (Algérie, Libye) et sur les bordures du Sahel (Niger, Mali, et Burkina Faso) cette ethnie se compose de 2 235 000 personnes environ.
Ces nomades, à l’origine bergers, se déplacent en fonction des transhumances de leurs troupeaux. Les hommes monogames sont connus pour leurs boubous traditionnels et leurs turbans appelés « chèches » ou encore « taguelmoust » qui les protègent des intempéries du désert (soleil, sable, froid).
Aujourd’hui, beaucoup de Touaregs ont abandonné le nomadisme pour s’installer dans les grandes villes en bordure du Sahara, comme Tamanrasset en Algérie ou Agadez au Niger.
Les Sénoufos
Cette ethnie, composée d’environ 1 760 000 personnes, se trouve principalement en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso. Elle est connue pour sa vision particulièrement solidaire de la communauté. Ainsi, les Sénoufos se considèrent avant tout comme un groupe. Le concept d’individualité est très limité. Chaque membre participe aux tâches du village et la nourriture est stockée collectivement.
Une autre particularité de cette ethnie est l’organisation de la société autour du Poro. A la fois rite initiatique réservé aux hommes, organisation économique et cultuelle, le Poro est un élément-clé pour la compréhension de la culture des Sénoufos.
______________________________________________________________________________________________________
Yann-Ber TILLENON. Kêrvreizh
Les Soninkés
Les Soninkés, également appelés Sarakolés ou Sarakolés, sont principalement installés au Mali. Ce peuple, aussi présent au Sénégal et en Mauritanie, regroupe environ 1 700 000 personnes.
Les Soninkés sont connus pour être à l’origine du royaume du Ghana vers 750 après J.C. A cause de la persécution qu’ils ont subie par les Berbères, cette ethnie s’est dispersée dans les régions voisines. Historiquement bergers et fermiers, les Soninkés se sont spécialisés dans la culture du sorgho, du riz et de l’arachide, leur principale récolte étant le mil.
Du fait de l’exode rural des hommes qui cherchent un emploi, une société matriarcale s’est mise en place ces dernières décennies.
Les Bambaras
La population Bambara ou Ban-Mâna, qui signifie « Ceux qui ont refusé d’être dominés », s’élève à 4 500 000 personnes. Principalement implantés au Mali, où ils représentent le groupe ethnique le plus important, ils sont aussi présents en Guinée, au Burkina Faso et au Sénégal. Cette ethnie est originaire d’une région située entre le Mali et la Côte d’Ivoire, Ouassoulou. Elle aurait quitté la zone pour échapper à la domination des Malinkés.
La plupart des Bambaras vivent de l’agriculture (millet, sorgho, arachide) et de l’élevage (chèvres, moutons, chevaux et poulets.) Bien que beaucoup d’entre eux aient gardés leurs croyances traditionnelles, la majorité des Bambaras sont musulmans.
Les Dogons
Le pays dogon se situe au Mali, près de la région de Mopti. Cette ethnie compte aujourd’hui plus de 550 000 personnes, que l’on retrouve jusqu’au Nord du Burkina Faso.
Bien qu’au XIV, ils aient fui la région sud-ouest du Mali pour éviter l’islamisation, les Dogons, originellement animistes, sont aujourd’hui pour la plupart musulmans.
Avant tout cultivateurs de mil, sorgho, riz et oignons, ils élèvent aussi du petit bétail (moutons et poulets). Ce peuple est réputé pour le tissage de coton, ses sculptures et sa cosmogonie (récits mythiques de la formation de l’univers et de l’émergence des sociétés.)
