Jean-Marie CHICA-VENTURA à Kêrvreizh

Jean-Marie Chica-Ventura et Yann-Ber Tillenon

Jean-Marie Chica Ventura est né en Espagne, à Grenade, en Andalousie. Il arrive en France, vers les dix/onze ans. La passion pour la peinture se manifestera très tôt, il se met à visiter le Louvre de façon assidue, attiré par la Grande Peinture des maîtres, dès lors il sent que sa voie est toute tracée,il fera du dessin en candidat libre aux Beaux-Arts et à l'académie de la Grande Chaumière,il suivra des cours de peinture et de gravure dans les ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris à Montparnasse. Il prendra très vite son envol de par sa nature indépendante.

Il passera par une figuration classique, s'en suivra une période abstraite, lyrique et onirique et reviendra à une figuration réaliste,ses thèmes sont renvoyés à ses souvenirs d'enfance en Espagne:l'Alhambra, par sa couleur ocre rouge qui est celle de la terre de Grenade, Le Christianisme, si présent dans le pays et qui l'étouffe, la Guerre Civile si meurtrière et qui a été une malédiction pour des familles entières, ce sont tous ses vestiges du passé qui le ronge et qui l'oblige à continuer dans cette quête de la mémoire collective, afin de ne jamais oublier ses racines.

Dernièrement, il axe son travail sur les décombrements, les amoncellements de ferraille et autres objets divers et variés, symbole d'une société de marchandisation et de consommation qui recrache son excédent d'objets inutiles, mais aussi il dépeint les restes des fondations d'immeubles, maisons, de grandes architectures modernes détruites lors de bombardements, catastrophes naturelles, écroulements, témoignage d'un monde qui disparaît peu à peu dans sa folie des grandeurs.

Son travail est une sorte d'appel au secours, face à une société qui réagit en individualiste, qui ne perçoit pas le danger de destruction mené par les hommes. Ses tableaux sont comme des coups de poings qu'il nous renvoie à nos yeux, la saturation d'images a tellement banalisée nos regards que nous ne voyons plus le degré d'horreur présent dans le monde. Il est sans cesse en dualité avec sa peinture, il ne veut pas d'un travail facile et décoratif pour plaire au public, son exigence est à se prix-là, ses peintures sont comme une sorte de baromètre de notre civilisation, elles laissent part à une réflexion, ce qui n'est pas toujours perçu comme tel. C'est un artiste qui continue sa route.

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Yann-Ber TILLENON. Kêrvreizh