NEVEZENTI ... Actualité

Le Rabbin et le Druide

Yann-Ber Tillenon, Président de Kêrvreizh, dialogue avec un Rabbin lors de la Marche silencieuse contre le racisme, l'antisémitisme et le terrorisme, le 25 mars 2012 à Paris.
Rabbin et Druide ensemble pour le Droit à la Différence, le 25 mars 2012 place de la Nation à Paris.


Comme tous les ans en mars eut lieu sur la tombe de Jean Le Fustec une réunion des druides et de leurs sympathisants au cimetière de Montmartre à Paris. La cérémonie a lieu le dimanche le plus proche de la date anniversaire du décès du premier Grand Druide, fondateur de la Gorsedd : c'est donc ce dimanche 25 mars que fut célébrée la mémoire et l'oeuvre de Yann ar Fustek, décédé à Paris, rue Lepic, le 22 mars 1910.

Yann-Ber Tillenon, président de Kêrvreizh, solidaire des manifestants Juifs et Arabes le 25 mars 2012 à Paris.
Coexistence...

Cette année, dans cet esprit de commémoration, j'ai choisi de m'associer à la Marche silencieuse contre le racisme, l'antisémitisme et le terrorisme, aux côtés de mes amis Juifs et Arabes : cet hommage aux victimes de l'intolérance et du fanatisme était organisée justement ce dimanche 25 mars à Paris et ce fut pour moi l'occasion de mettre en pratique l'enseignement de notre tradition druidique tolérante et fédératrice.

Rappelons ce que fut l'oeœuvre remarquable de Jean Le Fustec, fondateur de la Gorsedd avec Yves Berthou en 1899, déclarée comme association en 1901. Jean Le Fustec dit « Yann abGwilherm », ou « Yann Ar Fustek » était aussi « Lemenig » de son nom de druide. Il était né à Rostrenen le 10 mai 1855. Il fut Grand Druide de la Gorsedd de 1901 à 1903. Étant retenu à Paris par sa profession de journaliste dans divers journaux, il laissa son poste à Yves Berthou « Kaledvoulc'h » de Pleubian.

Jean Le Fustec avait créé en 1900, à Guingamp, la Gorsedd de Bretagne, rattachée à l'Union Régionaliste Bretonne. Cela faisait suite à sa réception, en 1899, dans le collège gallois à Cardiff, au Pays de Galles, avec nos compatriotes François Jaffrennoù, Charles Le Goffic, Anatole Le Braz, Lionel Radiguet, Léon Le Berre.

Il fut un des promoteurs du panceltisme et du nationalisme breton. La Gorsedd regroupait, à cette époque, des élites bretonnantes. Elle entraîna ensuite la Fédération Régionaliste Bretonne en 1912.

Se réclamer du druidisme et du régionalisme est devenu banal aujourd'hui. Cela fait même partie du folklore français jacobin ! Il y a 110 ans, en sacro-sainte république jacobine chrétienne une et indivisible, c'était devenir un « révolutionnaire dangereux » !...

C'est pourtant grâce aux cérémonies druidiques, qui passaient aussi pour des provocations « carnavalesques », que nos « druides » (philosophes en langue celtique) ont marqué les consciences. Ils ont rappelé, pour la première fois dans l'histoire de l'Emsav, la sage pensée fédéraliste de nos ancêtres philosophes bretonnants. Ils devenaient donc subversifs face à la dictature centraliste jacobine et à la philosophie moderne des « illuminés » du « siècle des Lumières » !

Rappelons donc le rôle symbolique très important de la Gorsedd dans l'histoire de l'Emsav, donc de « Breizh ». Conformément à la Tradition, ce qui est vivant est dialectique. Le druidisme polythéiste considère la vérité comme paradoxale, c'est-à-dire non dualiste et non moniste.

Le dualisme jacobin centraliste à vérité unique est issu du monothéisme manichéen. Il suscite le fanatisme et la guerre. Le monisme élimine toute opposition, donc tout paradoxe. Il risque ainsi d'éliminer la vie et les sentiments.

Le “non-dualisme” fédéraliste du druidisme évite ces deux extrêmes. Il envisage les oppositions conflictuelles simultanément, dans l'unité d'un principe commun, fédérateur. Elles se retrouvent donc contenues, non plus comme opposées, mais fédérées comme « complémentaires ».

C'est une sorte de polarisation nécessaire qui n'affecte en rien l'unité essentielle du principe de l'intérêt commun. Ce sont ces situations existentielles paradoxales, comme la simultanéité du « jour et nuit », du « visible et invisible », « bien et mal », « extrême gauche et extrême droite », « chaud et froid », « vie et mort », «hommes et femmes», « État et société », « autorité et liberté » etc... que la logique française du rationalisme moderne a du mal à vivre. Elle préfère donc les considérer comme des oppositions irréductibles. C'est malheureusement ce que reproduisent souvent les militants paranoïaques désorientés du « mouvement breton » francisé.

Il est clair qu'en "Breizh" s'est imposé le choix français de la raison comme unique voie de connaissance, pour en faire la "Bretagne" aliénée. C'est ce qui a éloigné les « Bretons nationaux » du paradoxe de leur tradition celtique. C'est ce qui en a fait des « Bretons provinciaux » francisés. L'incapacité à vivre, à fédérer des situations existentielles paradoxales a été engendrée par la perte de leur langue et de leur vision celtique traditionnelle. Elle leur a fait accepter des idéologies politiques françaises sectaires, des dogmes religieux intolérants gauchistes ou droitistes. Ils se retrouvent neutralisés, assistés et protégés, au détriment de leur combativité individuelle, et de leur capacité à penser par eux-mêmes. C'est le confort intellectuel rassurant….

Des hommes comme Jean Le Fustec ont souligné, en traduisant les "Triades" publiées par le Gallois Iolo Morganwg, que la recherche du centre permet d'avancer dialectiquement en transcendant, en fédérant les polarités, en s'installant au cœoeur des couples de contraires. Elle implique de ne pas séparer l'un ET l'autre, ni de choisir définitivement l'un OU l'autre. La conscience est alors libre de se placer dans un “tiers inclus”, au sein de l'« unité totalité paradoxale », de la « coincidentia oppositorum » de nos ancêtres.

Il s'agit donc de voir la vie toujours de l'intérieur, du centre. C'est l'expérience vécue concrètement pour s'améliorer, pour transmuter, afin de devenir exemplaire dans la pratique.

Il s'agit alors de lutter contre soi-même, à l'intérieur, contre les instincts de sa propre personnalité animale et non pas contre les autres à l'extérieur. Là se trouve la voie de l'humanisme traditionnel concret et non pas intellectuel et abstrait... En effet, pour la vision druidique, donc philosophique traditionnelle, la conscience ne se situe pas au-dehors, mais au-dedans des choses.

Nos égarements ne font que signaler notre « excentricité » de « désaxé ». C'est alors la perte de notre centre, de l'axe de notre roue, de notre croix druidique... Cette quête du centre est généralement appelée “Voie du Dedans” par la Tradition en général et celtique en particulier.

Là est notre différence, notre particularité. C'est notre identité historique. C'est la voie qui a été retrouvée par Jean Le Fustec et les druides du premier Emsav. Ils voulaient aboutir à un État breton philosophique en « brezhoneg » au service des citoyens. Ils voulaient faire progresser les hommes, en les transformant pour qu'ils deviennent meilleurs, de "Bretons" à "Brezhoned".

Yann-Ber TILLENON

Breizh solidaire de la nouvelle Syrie en marche

Yann-Ber Tillenon, Président de Kêrvreizh, aux côtés des manifestants Syriens le samedi 10 mars 2012 à Paris.

En ce début mars 2012, nous commémorons à Kêrvreizh le premier anniversaire du soulèvement populaire en Syrie.

Un an, cela fait un an que le peuple syrien lutte pour ses droits, face à son oppresseur sanguinaire qui bafoue les conventions internationales, pratique massacres et tortures sous les yeux d'une ONU paralysée par les vetos chinois et russe...

Si les dictatures se soutiennent entre elles, les hommes et les femmes libres se serrent aussi les coudes et c'est dans cet esprit de solidarité entre les peuples que nous étions fiers, Samedi 10 mars, de porter les couleurs de la nation syrienne en lutte, place du Châtelet à Paris.

Kêrvreizh soutient les Bangladais : communiqué refusé par l'ABP

Kêrvreizh manifestait le 29 février dernier aux côtés de ses amis bangladais, afin de leur témoigner sa solidarité et de leur apporter son soutien.

Le Gouvernement français a pris la décision de classer le Bangladesh comme un « pays sûr ». D’après la loi du 10 décembre 2003, un pays est considéré comme « sûr » quand il veille aux principes de liberté garantis par tout Etat de droit démocratique, ainsi qu'au respect des Droit de l’Homme et des libertés fondamentales.

Ce n’est pas du tout le cas du Bangladesh actuellement. Cette décision vise uniquement à contrer les demandeurs d’asile politique. Les Bangladais manifestaient ce 29 février suite à cette décision. Ils en demandent l’annulation.

Yann-Ber Tillenon, Président de Kêrvreizh, manifeste avec les Bangladais à Paris le 29 février 2012.
Yann-Ber Tillenon, Président de Kêrvreizh, manifestant avec les Bangladais boulevard Raspail à Paris, ce 29 février 2012.
Yann-Ber Tillenon, Président de Kêrvreizh, manifeste avec les Bangladais à Paris le 29 février 2012.

Actuellement, le Bangladesh dirigé par Sheik Hasina est un gouvernement de coalition entre la Ligue Awani et treize autres partis. Ce gouvernement commet toujours autant de violences et de crimes politiques.

Chaque jour, les quotidiens nationaux du Bangladesh font état d’exécutions extrajudiciaires, de disparitions et d’implications dans des affaires fallacieuses concernant des membres de partis d’opposition.

Les Droits de l’Homme sont bafoués et la liberté de la presse n’existe plus. Des pratiquants catholiques, hindouistes et bouddhistes sont persécutés par l'islamisme d'Etat.

Par ailleurs, des Français ont pu suivre dans les médias internationaux le sort du Dr Younus, récompensé par le prix Nobel de la paix en 2006. Des Français savent que le chef du gouvernement actuel, Sheik Hasina, a fait pression sur le Dr Younus, alors Président fondateur de la Gramin Bank (une banque de micro-crédits destinés aux femmes démunies, créée pour endiguer la pauvreté), afin qu’il démissionne de son poste. En invoquant l’âge trop avancé de son président, Sheik Hasina a réussi à le destituer pour faire de la Gramin Bank une société d’Etat. Dans quel type de démocratie peut-on accepter cela ?...

Yann-Ber Tillenon, Président de Kêrvreizh, soutient les Bangladais lors de leur manifestation du 29 février 2012 à Paris.

Le 31 janvier 2012, une plainte a été déposée contre Sheik Hasina, le chef du gouvernement du Bangladesh, devant le Tribunal International situé aux Pays-Bas. Elle l’accuse d’avoir commis des crimes contre l’humanité.

C’est pour toutes ces raisons que les ressortissants du Bangladesh vivant en France demandent au gouvernement français de reconsidérer cette décision qui qualifie le Bangladesh de « pays sûr ».

Si la France choisit de qualifier le Bangladesh de « pays sûr », d’autres pays, à qui les citoyens du Bangladesh peuvent actuellement demander l’asile politique, risquent de se baser sur l’opinion française.

Le Bangladesh est loin d’être un « pays sûr ». Il est important que la France reconnaisse le caractère non-sécuritaire du Bangladesh actuel.

La France ne peut pas, effectivement, accueillir tous les réfugiés économiques qui utilisent le droit d’asile politique. Peut-être faudrait-il reconsidérer les droits des demandeurs d’asile pour dissuader les immigrants économiques. Mais en aucun cas le gouvernement français ne doit sanctionner tous les hommes et femmes persécutés politiquement au Bangladesh en refusant de reconnaître le bien-fondé de leur détresse.

Un Bangladais n’est pas un danger… : il peut être un homme en danger !

Communiqué de Yann-Ber TILLENON


L'Agence Bretagne Presse a refusé de publier ce communiqué.

A Kêrvreizh nous soutenons les Bangladais catholiques, hindouistes et bouddhistes persécutés par le régime islamiste de Sheik Hasina.

Yann-Ber Tillenon le Païen serait-il persécuté par les tenants du bien-penser judéo-chrétien, de ce monothéisme dualiste qui sclérose la mentalité française et contamine les esprits bretons depuis qu'ils ont abandonné leur langue ? L'auraient-ils définitivement classé dans la catégorie des suppôts de Satan ?

Nous souhaitons que nos frères bretons soient de nouveau capables de dialoguer avec le "Diable", comme dans nos anciens contes païens pétris de tolérance celtique !


Al Lis TERTRAIS

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Le Coup de foudre...

Revenons à l’Emsav, à l’État bretonnant et à son Parlement. …Cet « objectif » passe par sa langue. C’est un idéal qui se dévoile et s’exprime. Il ne « passe pas » par autre chose. Il ne passe que par lui-même. Il est immédiat, dès sa prise de conscience on lui donne un sens, on cherche à le servir en le nourrissant pour l’entretenir.

Quand on rencontre l’ « âme-soeur », après un « coup de foudre », on ne va pas demander au voisin si on doit passer par son intermédiaire pour faire l’amour !...

Pour apprendre le « brezhoneg », c’est pareil. C’est ce qui entraîne le bonheur dans la joie du changement, la joie d'en finir avec l’aliénation : être enfin soi-même en retrouvant dans la jubilation le contact avec son âme perdue depuis longtemps.

Il ne peut s'agir d’une doctrine qui viendrait s’ajouter à toutes celles qui existent déjà, ni d'une nouvelle idéologie, ni d’une nouvelle mystique. C’est la rencontre avec l’esprit subjectif, avec l’idéal à concrétiser en un nouvel État philosophique et historique.

II s'agit plutôt d’aider les gens à sortir de l’oubli, de l’aliénation, les inviter à mieux comprendre les voies de la Connaissance empruntées par les Brezhoned d'hier. Cela afin de récupérer la mémoire de leurs origines, et leur langue, adaptée au monde contemporain.

En effet, il ne s’agit pas de reproduire… l’univers décadent, déraciné dans lequel nous vivons : autant alors rester dedans et disparaître avec !...

Mais il est devenu très difficile de reconnaître les faits et les principes essentiels qui ont jadis permis à nos ancêtres de percevoir la complexité du réel, sans pour autant tomber dans l’intellectualisme français et occidental "gauche/droite"… : seul le changement de langue permet un changement de "positionnement", d'état d'esprit...