le : 19. 06. 2007 [09:12]
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Yann-Ber TILLENON
Yann-Ber TILLENON
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L’Emsav, c’est le « Mouvement », en néo-breton. Le « mouvement », c’ est la vie! C’est aussi ce qui a toujours caractérisé les Européens d’origine, peuple chasseur migrateur et, particulièrement dans sa branche de l’empire celtique. En fait, l’Emsav est né avec le mouvement historique des Celtes en Grande-Bretagne et non pas avec la création du mot « Emsav » au début du 20e s. Les Bretons doivent leur nom à la racine « pred » (pensée). Ainsi fut nommée « Preden » en « predeneg » l’île de « Grande-Bretagne ». Le « predeneg » était la langue parlée par les « Predon » ses habitants, vraisemblablement de « grande pensée » puisque le « on » est un expansif comme dans « salon » ou « patron ». Cette racine « pred » à donné en néo-breton « preder » (philosophie). L’actuel éditeur « Preder » de Chateaulin, héritier légitime de l’Emsav historique, en porte logiquement le nom sans même l’avoir fait exprès, certainement. Mais il n’y a pas de hasard!…
Nous avons donc toute raison de considérer que nos ancêtres étaient connus par les autres Européens, comme détenteurs d’une « pensée », d’une « Vérité », d’un enseignement ancestral particulier qui les désignait comme « penseurs » ou « philosophes ». Ceci, certainement grâce à leurs maîtres, les « druides » ou « true-wides » ( « vrais » ou « très » savants ). « Ar gwir, eneb ar bed » (Le Vrai, honneur du monde) était la devise des druides. C’est cet enseignement préchrétien que nous devons nous réapproprier. Ceci parce que nous devons renouer avec notre identité, avec l’essence même de l’Emsav. Surtout aujourd’hui, pour des raisons pratiques, à l’heure de la faillite du christianisme perverti et de la modernité qu’il a engendrée. Celle-ci, en fin de cycle, nous conduit à une convergence de catastrophes planétaire dans les années qui viennent. Nous devons donc incarner immédiatement les valeurs et enseignements qui sont notre afin de proposer une nouvelle exemplarité, une alternative à la modernité finissante, une société postmoderne, « archéo-futuriste ».
L’Emsav n’est donc pas né au 20e siècle ni au 19e, et encore moins au 21e. Sa naissance remonte à l’Antiquité. Elle est toujours indissociable de l’idée d’action, de mouvement bâtisseur, créateur d’empire, d’une pensée, d’un nouvel ordre dans l’histoire. En «Petite-Bretagne » continentale, l’Emsav-action est apparu en 383. Il est né avec le débarquement des Bretons en Armorique, province gauloise. Ils suivaient leur Général « Maxen » , devenu l’empereur « Maxime ». Il fut nommé ensuite « Maxen Wledig ». Ils voulaient rétablir l’ordre païen à Rome. L’empire romain décadent, malade, était en fin de cycle historique et envahit par les Chrétiens qu’il attirait. Ils l’ont achevé et établit un nouvel ordre, exactement comme l’empire français est aujourd’hui achevé. Il devient donc attirant pour un nouvel ordre, l’ordre islamique en France décadente et envahie par les Musulmans.
Nos ancêtres « brittons » ont échoué dans leur entreprise de sauvetage de l’ordre romain. Après 4 ans de règne, Maxen fut tué à Aquilée par Théodose, empereur chrétien d’Orient. Les guerriers, légionnaires brittons, toujours en mouvement, voulurent remonter en Grande-Bretagne, mais ils restèrent en Armorique. Pendant leur absence, les Angles et les Saxons de Germanie avaient pris le pouvoir dans leur pays. Ils créèrent donc encore un nouvel ordre avec des petits États. Ils servirent de bases au futur État breton bretonnant puissant et souverain dans l’histoire jusqu’au 12e s. Ils furent ensuite trahis par la classe dominante, la noblesse qui commença à se franciser et à collaborer avec l’État français en revendiquant des miettes de pouvoir jusqu’à la perte totale de souveraineté avec la Révolution Française. Nous retrouvons aujourd’hui le même comportement baptisé le « mouvement breton ». C’est une « animation » francisée, régionaliste ou nationaliste , de gauche ou de droite, qui proteste, « revendique » auprès de ses maîtres parisiens. Ils ne sont pas dans l’histoire de l’Emsav, ils sont dans l’histoire de Bretagne, donc de France.
Le peuple bretonnant dominé, le peuple d’ouvriers, de paysans, de pêcheurs est, lui, resté « brezhon » jusqu’au début du 20e s. Il a résisté jusqu’au 19e siècle à l’assimilation et a survécu dans une société traditionnelle, archaïque, mais « brezhon » tout de même, quand sa classe dirigeante francisée le trahissait au profit du pouvoir de L’État français. C’est pourquoi l’Emsav moderne est issu au 19e s du peuple paysan bretonnant qui accédait aux études. C’est pourquoi il a abandonné le drapeau à croix noire des nobles et que Morvan Marchal, fondateur de Breiz Atao, à créé le drapeau populaire actuel. C’est ainsi que ses combattants politiques, linguistiques, ont assez rapidement compris qu’ils ne devaient rien attendre d’ une élite bretonne qui continuait à les trahir en collaborant avec l’État français. Ce qu’il manque donc au peuple c’est son État propre. Là est donc le but de l’Emsav : « Ar Stad vrezhon » , non pas évidemment, pour singer les États modernes actuels qui sont à l’origine de la décadence occidentale et planétaire, mais pour réactiver l’essence même de l’Emsav qui, depuis l’antiquité est l’expression de la philosophie indoeuropéenne celto-gréco-romaine. A savoir que l’homme individuel est un microcosmos, la reproduction du macrocosmos. Il est constitué 1) d’un corps dense, physique (matière et énergie),
2) d’un corps subtil, psychique (émotionnel et rationnel),
3) d’un corps éthérique, métaphysique (intelligence, intuition, volonté).
Collectivement cela doit se reproduire sous la forme de
1) Territoire,
2) Société,
3) État spirituel, donc philosophique, comme nous en retrouvons des explications dans Platon.
L’Emsav eut au 19e s une vocation “régionale”, au 20e s, une vocation “nationale”. Il a aujourd’hui, au 21e s une vocation impériale, comme à son origine antique, après en avoir produit les nouvelles conditions linguistiques et philosophiques. Il retrouve son mythe fondateur, son principe constitutif.
L’Emsav est un feu qui couve sous terre, au-dessous de l’agitation futile de la société décadente en surface. Il réapparaît quand c’est nécessaire, comme un rhizome. C’est la vieille taupe bretonnante, c’est la volonté, la volonté impériale, comme il y a 1624ans. C’est le mythe fondateur de l’histoire de « Breizh » !... Il réapparaît tout naturellement aujourd’hui avec le nouvel empire, la nouvelle fédération européenne qui se bâtit. L’Emsav, c’est le nouvel État bretonnant en re-évolution depuis 2 siècles qui pourra s’y fédérer.
Yann-Ber TILLENON.
Cap Sounion, sud d’Athènes 18 juin 1624
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